LÉO FERRÉ
La mort (1966)


LA MUERTE
Letra y música: Léo Ferré

Avec sa faux des quat' saisons
Et du crêpe dans son peignoir
Sur ses échasses de béton
Dans les faubourgs du désespoir

Elle meurt sa mort, la Mort
Elle meurt

Avec ses cordes pour la pluie
À encorder les poitrinaires
Ses poumons de cendre qui prient
Dans la soufflerie des mystères

Elle meurt sa mort, la Mort
Elle meurt

Sur la route des jours heureux
Dans les bielles et dans le courroux
En mettant du noir sur les yeux
Et du sang frais sur les cailloux

Elle meurt sa mort, la Mort
Elle meurt

L'hôpital meublé de ses gens
Dans les salles où dorment les chromes
Avec son fils et ses gants blancs
Dans l'anesthésique royaume

Elle meurt sa mort, la Mort
Elle meurt

Avec le végétal nourri
De son détestable négoce
Avec les rires et les cris
Qui croissent sur toutes ses fosses

On vit sa vie, on vit
On vit

Con su guadaña de cuatro estaciones
y crespón en su albornoz
sobre sus zancos de hormigón
en los arrabales de la desesperación

Ella muere su muerte, la Muerte
muere

Con sus cuerdas para la lluvia
para encordar a los tísicos
sus pulmones de ceniza que rezan
en los fuelles de los misterios

Ella muere su muerte, la Muerte
muere

En la carretera de los días felices
en las bielas y en las cóleras
poniendo oscuridad en los ojos
y sangre fresca en los guijarros

Ella muere su muerte, la Muerte
muere

El hospital lleno de todas esas gentes
en las salas donde duermen los cromados
con su hijo y sus guantes blancos
en el anestésico reino

Ella muere su muerte, la Muerte
muere

Con el vegetal alimentado
por su detestable negocio
con las risas y los gritos
que crecen en todas sus fosas

Uno vive su vida, se vive
Se vive

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