Letra y música: Linda Lemay
Je hurle comme une folle
Qu'elle me laisse donc tranquille
Soudain, mon bras s'envole
Jusqu'à sa peau fragile
Puis je fixe en silence
Ses yeux qui s'écarquillent
Étonnés d'ma violence
Couchée dans l'corridor
Abattue comme une quille
Elle me répète à mort
Que je ne suis pas gentille
Et devant son petit corps
Qui se recroqueville
J'me confonds en remords
J'ai battu ma fille
Moi qui couvrais de blâme
Tous ces idiots en rogne
Qui disent aimer leur femme
Et du même coup la cognent
Je veux la consoler
Mais je reste immobile
J'ai plus l'droit d'la toucher
J'ai battu ma fille
Je voudrais qu'elle me frappe
Je voudrais qu'elle se venge
Qu'elle me rende ma tape
Avec sa p'tite main d'ange
Au lieu d'voiler de larmes
Ses yeux qui me torpillent
Je suis une pauvre femme
j'ai battu ma fille
Tout c'que j'arrive à dire
C'est : Monte dans ta chambre
Maman va t'avertir
Quand tu pourras r'descendre
On dirait ma vieille mère
Faut croire que c'est d'famille
Que c'est hériditaire
J'ai battu ma fille
Tout d'suite, elle m'obéit
Ma foi, je lui fais peur
J'attends qu'elle soit partie
Avant de fondre en pleurs
Je suis inconsolable
Je suis une imbécile
Je suis impardonnable
J'ai battu ma fille
Je sais pas c'qui m'a pris
Ça s'est passé trop vite
C'est elle que je punis
C'est moi qui le mérite
Demain au déjeuner
Je remplirai son bol
D'ses céréales sucrées
Celles dont elle raffole
J'y ajouterai des dattes
Pour que ses yeux pétillent
Comme avant que j'la batte
Ma fille
que me deje ya tranquila;
de pronto, mi brazo se levanta
hasta su frágil piel.
Luego miro en silencio
sus ojos que se abren de par en par
asombrados por mi violencia.
Tumbada en el pasillo
derribada como un bolo
me repite a voz en grito
que no soy buena.
Y frente a su pequeño cuerpo
que se acurruca
me turba el remordimiento:
he pegado a mi hija.
Yo, que cubría de reproches
a todos esos idiotas cabreados
que dicen amar a su mujer
y al mismo tiempo la golpean.
Quiero consolarla
pero permanezco inmóvil
no me atrevo a tocarla:
he pegado a mi hija.
Quisiera que me golpeara,
quisiera que se vengase,
que me devolviese mi bofetada
con su manita de ángel
en vez de velar con lágrimas
sus ojos que me torpedean.
Soy una pobre mujer:
he pegado a mi hija.
Todo lo que consigo decir
es: Sube a tu habitación,
mamá ya te dirá
cuándo puedes bajar de nuevo.
Me parezco a mi vieja madre,
será que viene de familia,
que es hereditario.
He pegado a mi hija.
Enseguida me obedece.
Por Dios, le doy miedo.
Espero que se marche
antes de fundirme en llanto.
Soy inconsolable
soy una imbécil
soy imperdonable:
he pegado a mi hija.
No sé qué me ha pasado,
sucedió demasiado deprisa.
Es a ella a quien castigo
cuando soy yo quien lo merece.
Mañana en el desayuno
llenaré su tazón
de cereales azucarados,
aquellos que tanto le gustan.
Añadiré dátiles
para que sus ojos chispeen
como antes de pegarle.
Mi hija.
No hay comentarios:
Publicar un comentario