LENY ESCUDERO
La grande farce (1978)


LA GRAN FARSA
Letra y música: Leny Escudero

“Enfin, je vais être ce que tu as voulu
Voici le jour des jours, une autre humanité
Ils vont enfin savoir pourquoi ils sont venus
Et le prix de la vie et de l'éternité

Je vais marcher la tête haute, me tenir droit
Tu peux me regarder tu seras fier de moi
Je vais chanter ton nom tout au long du chemin
Pour leur apprendre à vivre, leur montrer le divin

Ils peuvent me frapper et me jeter des pierres
Ils peuvent rire de moi, de ma bouche tordue
C'est vrai que ça fait mal sur les reins la lanière
C'est vrai que ça fait mal qu'ils me crachent dessus

Mais surtout n'aie pas peur, aie confiance en moi
Je sais je vais tenir parce qu'il faut que je tienne
Et chasser le désordre pour que ton ordre vienne
Pour qu'ils sachent enfin qu'ils ont besoin de toi

Mais ça fait mal tu sais, ça tourne dans ma tête
Mais ils frappent trop fort, je n'en peux plus déjà
Et ils chantent, ils rient, ils se croient à la fête
Parce qu'ils ne savent pas, parce qu'ils ne savent pas

Je ne sais pas non plus et je ne comprends pas
Mais je ne renie rien, j'ai accepté le rôle
Mais je ne savais pas le prix de chaque pas
Ton dessein est trop grand, trop grand
pour mes épaules

Arrêtons maintenant et dis-leur s'il te plait
Oui dis-leur qu'ils me laissent m'en retourner chez moi
Surtout ne m'en veux pas, j'ai essayé tu sais
Le chemin est trop long et trop lourde
la croix

Oh, viens je t'en supplie, viens pour que tout s'arrête
Et dis-leur maintenant ce qu'ils doivent savoir
Dis-leur tout si tu veux, mais maintenant arrête !
Je vais pleurer, je vais crier, j'ai peur du noir

Mais dis-leur maintenant, dis-leur que tu es Dieu
Dis-leur que tu es bon, généreux et puissant
Garde pitié de moi et regarde mes yeux
Deux trous d'éternité et de larmes de sang

Mais tu n'écoutes rien du haut de ton empire
Mais je suis à leurs pieds et je vais te maudire
Arrête maintenant ! Arrête, je n'en peux plus !
Je vais te faire honte et me pisser dessus

Non ça n'est pas Judas qui m'a trahi le plus
Même trente deniers, la pauvreté est garce
Judas criait famine, Judas marchait pieds nus
Mais toi, dis, toi, c'est pour la sainte farce !

Je voudrais maintenant, je voudrais qu'une femme
Me fasse enfin crier, tout comme au premier jour
Et tant pis pour l'enfer et tant pis pour mon âme
Mais avant de mourir, mourir aussi d'amour

Tu m'as fait fils de Dieu, sur l'épaule une croix
Et moi, je voulais vivre et avoir des enfants
Et vieillir près d'une femme qui me dirait parfois
«Tu t'en souviens dis, tu t'en souviens d'avant ?»

Enfin tu as gagné, enfin je me résigne
Je vais dire les mots, tous les mots que tu veux
Je vais jouer le jeu, je vais faire le signe
Pour que le feu enfin me délivre du feu

Je vais parler d'espoir et de miséricorde
Dire qu'il n'y a que toi quand on parle d'amour
Oui, mais je t'en supplie qu'ils tirent sur la corde
Et qu'ils frappent plus fort et qu'ils frappent plus lourd

Je sais que c'est la fin, que tu ne viendras pas
Moi je suis jeune encore et je suis vieux déjà
La parole donnée, c'est vrai j'ai cru en toi
Mais tu veux qu'on te craigne et tu ne m'aimes pas

Regarde-moi mon père, j'ai rempli mon office
Je t'ai suivi en tout, jusqu'au dernier supplice
Mais je crie maintenant, mais je crie maintenant
Sois maudit, sois maudit jusqu'à la fin des temps !

Oh non, je te le jure, je n'ai pas dit cela
Oh non, je t'aime, je t'aime et je n'aime que toi
Mais j'ai si peur, mais j'ai si peur et j'ai si froid !"
Ainsi parlait Jésus sur son chemin de croix.

“Por fin seré lo que tú quisiste que fuera
Ha llegado el gran día, otra humanidad
Por fin sabrán porqué han venido aquí
Y el precio de la vida y de la eternidad

“Caminaré con la cabeza alta
Puedes mirarme, estarás orgulloso de mí
Cantaré tu nombre a lo largo del camino
Para enseñarles a vivir, mostrarles lo divino

“Pueden golpearme y lanzarme piedras
Pueden reírse de mí, de mi boca torcida
Es cierto que duele el látigo en el costado
Es cierto que duele que me escupan

“Pero sobre todo no temas, ten confianza en mí
Lo sé, aguantaré porque es preciso que aguante
Y expulsaré el desorden para que llegue tu orden
Para que sepan por fin que te necesitan

“Pero duele, sabes, me da vueltas la cabeza
Pero golpean demasiado fuerte, ya no puedo más
Y cantan, ríen y creen que es una fiesta
Porque no saben, porque no saben

“Yo tampoco sé y no comprendo
Pero no reniego de nada, he aceptado el papel
Pero no sabía el precio de cada paso
Tu designio pesa demasiado
sobre mis hombros

“Dejémoslo ahora, y diles por favor
Sí, diles que me dejen volver a casa
Sobre todo no me guardes rencor, lo he intentado
El camino es demasiado largo y demasiado
pesada la cruz

“Oh, ven, te lo ruego, ven para que todo se acabe
Y diles ahora lo que han de saber
¡Díselo todo si quieres, pero déjalo ya!
Voy a llorar, voy a gritar, me da miedo la oscuridad

“Pero diles ahora, diles que eres Dios
Diles que eres bueno, generoso y poderoso
Apiádate de mí y mírame a los ojos
Dos agujeros de eternidad y lágrimas de sangre

“Pero no escuchas nada desde lo alto de tu imperio
Pero yo estoy a sus pies y voy a maldecirte
¡Déjalo ya! ¡Déjalo, ya no puedo más!
Voy a darte vergüenza meándome encima

“No, no es Judas quien más me ha traicionado
Ni treinta denarios, la pobreza es una mala zorra
Judas pasaba hambre, Judas iba pies descalzos
¡Pero tú, dime, tú, es por la santa farsa!

“Quisiera que ahora, quisiera que una mujer
Me hiciera por fin gritar, como el primer día
Da igual el infierno, da igual mi alma
Pero antes de morir, morir también de amor

“Me hiciste hijo de Dios, con una cruz los hombros
Y yo, yo quería vivir y tener hijos
Y envejecer cerca de una mujer que me dijera a veces
«¿Te acuerdas, di, te acuerdas de antes?»

“En fin, has ganado; en fin, me resigno
Voy a decir las palabras, las palabras que tú quieres
Voy a jugar el juego, voy a hacer el signo
Para que el fuego por fin me libere del fuego

“Hablaré de esperanza y de misericordia
Diré que solo estás tú cuando se habla de amor
Sí, pero te lo ruego, que tiren de la cuerda
Y que golpeen más fuerte y que golpeen más duro

“Sé que es el final, que no vendrás
Soy joven aún y soy viejo ya
La palabra dada, es cierto, creí en ti
Pero tú quieres que te teman y no me amas

“Mírame padre, he hecho mi trabajo
Te he seguido en todo, hasta el último suplicio
Pero ahora grito, pero ahora grito
¡Maldito seas, maldito seas hasta el fin de los tiempos!

“Oh no, te lo juro, no he dicho eso
Oh no, te amo, te amo y sólo a ti te amo
¡Pero tengo tanto miedo, tanto miedo y tanto frío!”
Así hablaba Jesús en su camino de la cruz.

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